lundi 19 octobre 2020

Crise de confiance au sein du Web social?

 

Source: L'OBS

Mise en contexte

Depuis quelques années, le thème de l’érosion de la confiance gagne en force. Les médias de masse sont accusés d’une fausse objectivité, tandis que les réseaux sociaux fournissent de nouveaux modes d’expression permettant « un processus de discussion, de vérification et de débats »[1].

Cependant, de cet espace numérique libre et ouvert qui ébranle les institutions, émerge un côté obscur. Désormais, des proches des géants du Web accusent les plateformes de mettre en péril la démocratie. Si l’affirmation est lourde de sens, les critiques sont aussi cinglantes alors que Roger McNamee, un ex-conseiller de Facebook et Google déclare : 

« Je pense que nous devons faire payer les plateformes internet, leur faire payer le coût des ingérences dans les élections, du génocide des Rohingyas au Myanmar, du terrorisme à Christchurch en Nouvelle-Zélande, des tueries de masse aux États-Unis, du harcèlement et des suicides d’adolescents qui augmentent. »[2]

Crise de confiance

Ce discours révèle une crise de confiance face aux médias sociaux. On leur reproche un effet dévastateur en leurs capacités d’habiliter l’amplification de la haine et des agendas politiques. Le phénomène des fakes news et de l’ingérence russe est reconnu pour avoir ébranlé Facebook. Si ces médiums se sont avérés libérateurs, offrant une voix à tout un chacun, on peine à saisir la portée réelle du phénomène. Comme souligné dans ce récent billet, certains accusent les algorithmes de créer une bulle de filtre propice à la radicalisation, tandis qu'une étude pointe plutôt la formation de communautés numériques.

Le rapport sur les opérations d’informations de Facebook révèle deux puissants leviers des médias sociaux : l’accès global et l’amplification sociale. Ce rapport souligne que des états ou des groupes d’influences peuvent employer ces leviers afin de promouvoir leurs propres intérêts :

 « des opérations d'information bien exécutées ont le potentiel de gagner de l'influence de manière organique, par le biais de canaux et de réseaux authentiques, même si elles proviennent de sources non authentiques, telles que de faux comptes [traduction libre]. »[3]

La responsabilité sociale

Devant la montée en puissance des réseaux sociaux, les géants du Web se voient désormais investis d’une part de responsabilité sociale. La crise de confiance qui s’opère à l’égard des canaux numériques commande le rehaussement des mesures d’encadrement. Les plateformes de masse devraient-elles restreindre certaines libertés pour préserver l’authenticité des débats ?

 

[1] Paquet, S. (s.d.) INF6107 Le Web social. Module 4. TELUQ. Repéré le 18 oct 2020, à https://spip.teluq.ca/inf6107/spip.php?article67&rubrique8

[2] l'OBS. (2019). Un ex-mentor de Mark Zuckerberg dénonce : Facebook et Google sont « néfastes pour la démocratie ». Repéré le 18 oct 2020, à https://www.nouvelobs.com/economie/20190920.OBS18718/un-ex-mentor-de-mark-zuckerberg-denonce-facebook-et-google-sont-nefastes-pour-la-democratie.html

[3] Weedon, J., Nuland, W., & Stamos, A. (2017). Information operations and Facebook. Repéré le 18 oct 2020, à https://fbnewsroomus.files.wordpress.com/2017/04/facebook-and-information-operations-v1.pdf

1 commentaire:

  1. Je suis en accord avec vous. Le Web étant une sphère publique, il y a aussi un conflit entre la notion de vie privée et les réseaux sociaux. Aussitôt que l'on partage des informations sur Internet, malgré que l'on pense avoir un certain "contrôle" sur l'information diffusée (par exemple choisir le répertoire à qui on souhaite donner accès), il réside un risque associé au partage des données. C'est pourquoi l'on trouve énormément d'utilisateurs ayant des pseudonyme. Cependant, avec les blogues, les gens ont de plus en plus tendance à utiliser leur vrai nom, ce qui devient un peu épineux en termes de respect de lavie privée.

    Si on regarde un peu comment Facebook fonctionne, il permet un certain contrôle de l'information partagée. Cependant, il ne faut pas oublier que Facebook devient lui-même propriétaire de votre contenu et que théoriquement il pourrait en faire usage.

    Donc d'utiliser cette plateforme met un peu en perspective la confiance des utilisateurs et il faut que ces derniers restent conscients du caractère "public" pouvant être associé à même leurs données personnelles.

    RépondreEffacer

Messages les plus consultés