mardi 13 octobre 2020

Réplique : Quel serait le pouvoir réel de l’algorithme ?

 

Dans un récent billet de SAGESSE SOCIALE : Gatekeepers: L’algorithme est le nouveau connecteur, l’algorithme est présenté comme le nouveau connecteur, c’est-à-dire le médiateur qui filtre l’information dans l’océan d’information qui constitue la toile numérique. Le phénomène n’est pas nouveau et est accepté depuis longtemps. Le succès même de Google, l’outil indispensable du Web, repose sur la fameuse formule de PageRankMD

Source: Wikipédia
 

Si l’algorithme peut vous présenter des articles d’intérêt sur Amazon et des suggestions d’amis sur Facebook, certaines applications suscitent un certain malaise, voire la controverse. Soulignons ici la décision récente de Microsoft de remplacer les journalistes par des robots afin d’alimenter fil d’actualité de MSN. YouTube est également vertement critiqué suivant la flambée de la désinformation et de la radicalisation sur le Web. On accuse particulièrement les algorithmes d’isoler les internautes dans des bulles de filtres. Le phénomène est assez important pour imposer des ajustements aux mécanismes de suggestion du géant de la toile.

Mais quelle serait la part réelle de responsabilité des algorithmes face à la radicalisation? Une récente étude de la chaire des Sciences politiques de la Penn State University suggère que cet outil aurait un impact limité sur le phénomène. En fait, l’étude propose que c’est plutôt la formation d’une communauté numérique, alimentée par l’activité de ses membres qui suscite l’attachement des adeptes.

Selon Munger et Phillips (2019), l’accroissement des commentaires associés aux contenus radicaux sur YouTube suggère un engagement accru des adeptes, favorable à la formation d’une communauté et d’un effet de réseau.[1]  

Illustration de Kevin Munger & Joseph Phillips/Penn State University. Source : wired.com


Au final, si l’algorithme est un outil incontournable pour aiguiller l’internaute sur le web, il faut admettre que la motivation de l’individu demeure le principal facteur qui guide ses choix. L’homme est avant tout un être social à la recherche de la reconnaissance de ses pairs et le web 2.0 rassemble désormais des communautés fondées sur des idéologies. À cet égard, le filtrage de réseau[2] demeure un phénomène qui semble surclasser largement l’effet de l’algorithme.


Voici quelques suggestions d'articles  :

BFM Buisness : YouTube, une machine à radicaliser les internautes?

Wired : Maybe It’s Not YouTube’s Algorithm That Radicalizes People

Boyadjian, J. (2020). Désinformation, non-information ou sur-information : Les logiques d’exposition à l’actualité en milieux étudiants. Réseaux, 222(4), 21-52. https://doi-org.tlqprox.teluq.uquebec.ca/10.3917/res.222.002



[1] Munger, K., & Phillips, J. (2019). A supply and demand framework for YouTube politics. Preprint. Récupéré sur https://osf.io/73jys/ le 12 oct 2020.

[2] Paquet, S. (s.d.) INF6107 Le Web social. Module 4. TELUQ. Récupéré sur https://spip.teluq.ca/inf6107/spip.php?article68&rubrique8, le 12 oct 2020.

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